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La Tribune

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Tous les vendredis à 11h

Et si on stockait de l’hydrogène dans un disque ?

Juliette Raynal

Journaliste Énergie à La Tribune

C’est l’histoire d’un binôme d’entrepreneurs, Daniel Fruchart et Michel Jehan, qui, en 2008, crée une société pour industrialiser une solution de stockage d’hydrogène sous forme solide. Son petit nom : McPhy. Inédit, le dispositif repose sur une galette de magnésium, semblable à un épais vinyle 33 tours, capable de stocker de manière sûre de grandes quantités de cette molécule extrêmement légère.

Prometteuse sur le papier, la solution séduit à l’époque de grands industriels, dont Areva. Mais faute de marché, l’application est rapidement abandonnée après le départ en retraite du tandem. L’histoire aurait pu s’arrêter là. C’était sans compter sur la persévérance du directeur de recherche et de son ami ingénieur métallurgiste, qui, à 70 ans passés, entendent se relancer dans l’aventure entrepreneuriale pour commercialiser leur invention.

Quinze ans plus tard, le contexte est tout autre. Cette innovation vient d’être distinguée à l'échelle européenne. L'usine drômoise dédiée à la production des disques de magnésium, et délaissée par McPhy il y a plus de dix ans, devrait reprendre du service dès l'automne prochain tandis que des discussions sont en cours pour des applications à l'international. Ce deuxième essai sera-t-il le bon ? Difficile à dire, mais une chose est sûre : l'urgence de la transition énergétique, bien plus présente aujourd'hui qu'en 2008, devrait jouer en faveur des deux partenaires.

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Les prix de l’énergie vont-ils revenir à leurs niveaux d’avant-crise ?

Bonjour Noël, et merci pour votre question ! 

Malheureusement, les cours du gaz et de l’électricité devraient rester plus élevés que leurs niveaux historiques en Europe, jusqu'en 2027 au moins. C’est en tout cas ce qu’affirme Engie, qui a modélisé via son outil d’analyse de données « EnergyScan » l’évolution des prix dans les cinq prochaines années.

Si l'on en croit les projections, le gaz s'échangera entre 50 et 60 euros le mégawattheure (MWh) jusqu'en 2026-2027, contre moins de 20 euros en moyenne avant 2020 sur le TTF (la place de marché de référence en Europe). Quant à l'électricité, le MWh acheté pour le lendemain ne devrait pas descendre sous la barre des 100 euros d'ici à 2027 sur les bourses d'échange. Soit moins que le record de 2022, lorsque le MWh avait culminé à plus de 250 euros en France, mais sensiblement plus que les niveaux pré-crise, lesquels flirtaient autour de 40 à 50 euros le MWh.

Pour le gaz, cela s’explique par un bouleversement structurel du marché, puisque l’Europe s’est ruée sur le gaz naturel liquéfié (GNL) acheminé par bateaux pour combler les volumes de gaz russe manquants, qui transitaient eux par pipelines. Or, ce marché du GNL étant par essence « mondial », il reste forcément « exposé à plus de volatilités en termes de prix », rappelle Engie. En effet, alors qu'il semble impossible de flécher les molécules transportées par tuyaux vers un autre acheteur plus offrant, il apparaît bien plus aisé de modifier, en cours de route, la destination d'une cargaison de GNL amenée par navire. Si bien que l'Europe pourrait entrer en concurrence avec d'autres régions pour mettre la main sur les volumes disponibles, lesquels restent limités…entraînant par là même une hausse des prix. 

Pour l’électricité, enfin, les prix en France « devraient se maintenir sur un plateau élevé » entre 2023 et 2025 au moins, selon Engie. Et ce, à cause d'une faible production nucléaire et d'une hausse des prix des combustibles - notamment le gaz, toujours utilisé pour générer du courant. 

Reste à voir quelles factures seront réellement payées par les particuliers, ces derniers ayant bénéficié du bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement pendant plus d’un an. Alors que ce mécanisme a pris fin le 30 juin pour le gaz, une nouvelle question se pose : en cas de nouvelle flambée des cours, l’exécutif décidera-t-il de nouvelles mesures palliatives ?

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