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Factures d’électricité : la mauvaise surprise de l’été

Marine Godelier

Journaliste Énergie à La Tribune

Sans crier gare, le gouvernement a annoncé mardi une hausse de 10% du tarif réglementé de vente de l’électricité (TRVe), effective dès le 1er août 2023. En réalité, celui-ci plantait des graines depuis plusieurs jours afin de préparer les esprits à des factures plus salées : début juillet, Gabriel Attal, alors ministre des Comptes publics, signalait que le bouclier tarifaire s’arrêterait « fin 2024 », de manière à « faire des économies » dans le budget de l’Etat. Dans la foulée, l’exécutif confirmait qu’il ne renouvelait pas l’amortisseur électricité, cette aide financière censée aider les entreprises.

En même temps, pourtant, celui-ci a déployé un autre argumentaire : la revalorisation de 10% serait en fait liée à une nouvelle proposition de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), laquelle a récemment suggéré d’augmenter de 74,5% ce TRVe, au vu notamment des prix de marché. Le gouvernement s’y serait « opposé », en décidant de limiter la casse à +10% seulement, afin de continuer malgré tout de « protéger les Français ».

Mais cela ne correspond pas exactement à la réalité. En effet, la CRE ne calcule le TRVe qu’une fois par an, en février. En août, elle ne l’actualise pas en fonction des prix de marché, mais opère une simple revalorisation liée au tarif d’acheminement de l’électricité (TURPE), afin de financer le transport et la distribution du courant. Seulement voilà : ce TURPE ne représente qu’1% environ du total des coûts ! Pour le reste, la CRE est donc restée sur les hypothèses du mois de février… lors duquel le gouvernement avait déjà décidé d’augmenter de 15% le TRVe. Preuve, s’il en fallait, que cette nouvelle hausse de 10% signe bien sa volonté d’amoindrir peu à peu le bouclier tarifaire, malgré l’impact sur le porte-monnaie des clients résidentiels.

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Où seront implantés les futurs EPR 2 ?

Bonjour Thibaut, merci pour votre question !

Nous savons désormais où seront implantés les six futurs EPR de deuxième génération, dits EPR 2, lesquels seront déployés par paires. La première se trouvera à Penly (Seine-Maritime), la deuxième à Gravelines (Nord) et la troisième à Bugey (Ain). C’est ce que vient d’acter le Conseil de politique nucléaire, organisé par Emmanuel Macron ce mercredi 19 juillet. 

Si les deux premiers sites étaient déjà connus, le site de Bugey était, lui, encore en concurrence avec celui de Tricastin, situé dans la Drôme. L’exécutif a donné peu d’explications sur les motivations de ce choix. D’après l’entourage d’Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, le site de Bugey a été privilégié car c’est celui qui permet de « lancer le plus rapidement la construction puisque des études complémentaires sont à réaliser sur le site de Tricastin ». Son cabinet évoque ainsi un « choix rationnel pour tenir les calendriers dans les meilleurs délais ».

Aujourd’hui, nous ne savons pas précisément pourquoi des études supplémentaires sont nécessaires sur le site de Tricastin, lequel pourrait toutefois accueillir d’autres réacteurs. En effet, en plus des six premiers EPR2, la construction de huit réacteurs additionnels pourrait être lancée ultérieurement. Une étude de faisabilité menée par EDF est actuellement en cours. 

Alors que les trois premières paires de réacteurs de deuxième génération verront toutes le jour sur des sites nucléaires déjà existants, cette règle pourrait ne pas être systématiquement appliquée pour les quatre paires d'EPR2 additionnelles. En effet, l’entourage de la ministre a partagé le souhait de l’Etat « de regarder de manière ouverte les implantations futures ». Ce qui explique notamment les propos d’Emmanuel Macron lors de son déplacement à Marseille, le 28 juin dernier. Le chef de l’Etat avait alors émis l'hypothèse d'installer un EPR sur le bassin industriel de Fos-sur-Mer, qui ne dispose d'aucune installation nucléaire. Une telle implantation serait beaucoup plus coûteuse, mais aurait l’avantage de répondre aux immenses besoins électriques attendus sur cette zone.

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