Bonjour Victor, merci pour votre question, même s’il est difficile de vous donner une réponse ! Revenons d’abord aux faits. Dernièrement, les prix des carburants à la pompe se sont envolés. Cette semaine, un litre de gazole coûte en moyenne 1,9596 euro et flirte ainsi avec son niveau record atteint en février dernier (1,96 euro). Du côté de l’essence, le SP-95 revient, en moyenne, à 1,97 euro tandis que le SP-98 a dépassé la barre symbolique des 2 euros en atteignant 2,02 euros. Il n’a jamais été aussi cher depuis le début de l’année 2023. Comment expliquer cette envolée ? La flambée des prix à la pompe tient directement à celle des cours du pétrole sur les marchés en réponse à la réduction volontaire de l’offre du côté de Ryad et de Moscou. Lundi, le baril de Brent de la mer du Nord a ainsi frôlé la barre des 95 dollars, en culminant à 94,95 au cours de la journée. Pour préserver le pouvoir d’achat des consommateurs français, sans subventionner les énergies fossiles, le gouvernement a dévoilé, le week-end dernier, une proposition choc : permettre « à titre exceptionnel » aux distributeurs et aux pompistes indépendants de vendre du carburant à perte, ce qui est contraire au code du commerce. Grâce à cette mesure, dont l’entrée en vigueur est prévue en décembre, l’exécutif tablait sur une baisse potentielle d’environ 50 centimes sur un litre d’essence... Mais c’était sans compter le refus des distributeurs. Mercredi, les patrons de Carrefour, Intermarché et E.Leclerc ont annoncé qu'ils ne se saisiraient pas de cette mesure, suivant le pas de TotalEnergies. La veille, son PDG, Patrick Pouyanné, interviewé au micro de Quotidien, avait lancé avec son habituel franc-parler : « Vous vendez souvent à perte, vous, des produits ? […] Un peu de bon sens, voilà, merci. » La grande distribution devrait donc s’en tenir à des opérations à prix coûtant tandis que TotalEnergies a assuré qu’il maintiendrait un plafond à 1,99 euro le litre dans ses stations-services et ce, « au-delà du 31 décembre », tant que les prix resteront élevés. Malgré ce camouflet, le gouvernement n’entend pas faire marche arrière et un projet de loi devrait être présenté mercredi prochain en Conseil des ministres.
|