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La Tribune

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Tous les vendredis à 11h

La grande bascule vers la neutralité carbone, selon RTE

Juliette Raynal 

Journaliste Énergie à La Tribune

Il y a deux ans, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité (RTE) publiait le rapport Futurs énergétiques 2050 dessinant les différentes trajectoires que pouvait emprunter la France pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone. Mercredi dernier, le gestionnaire a publié la mise à jour de cet exercice prévisionnel pour l’horizon 2035. Cet épais document, peut-être encore plus attendu que sa version initiale, prend en compte deux évolutions majeures : le rehaussement des objectifs climatiques à l’échelle européenne (il faut désormais diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 55% à l’horizon 2030, et non plus de 40%) et les forts enjeux de réindustrialisation du pays, dans un contexte géopolitique où les questions de souveraineté sont devenues centrales. 

Deux grands enseignements en ressortent : si la France veut relever ces deux défis dans les temps, la consommation électrique connaîtra un bond inédit beaucoup plus fort qu’attendu ( +34% en 13 ans), tirée par l’électrification de la mobilité, des procédés industriels, du chauffage dans les bâtiments et par la production d’hydrogène propre. Une véritable rupture par rapport aux années passées, où la consommation électrique avait plutôt tendance à stagner, voire à baisser… Ensuite, pour couvrir ces immenses besoins, le développement à vitesse grand V des énergies renouvelables, en parallèle de la relance de l’atome civil et de l’optimisation du parc actuel, est in-dis-pen-sable. Il s’agit, par exemple, de multiplier par six la capacité installée de panneaux solaires d’ici 2035 ou encore de disposer de 13 à 19.000 mâts d’éoliennes terrestres à cet horizon. Le tout, en musclant les efforts de sobriété et d’efficacité énergétique. 

« C’est maintenant et simultanément » ;  aucun « renoncement » n’est possible ; « il est nécessaire de construire beaucoup d'énergies renouvelables et sans regret »… Lors de la conférence de presse, Xavier Piechaczyk, le patron de RTE, n’a pas lésiné sur le champ lexical de l’urgence. La course contre la montre est bel et bien lancée.

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On vous répond

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Quand les prix de l’essence vont-ils de nouveau baisser ? 

Bonjour Victor, merci pour votre question, même s’il est difficile de vous donner une réponse !

Revenons d’abord aux faits. Dernièrement, les prix des carburants à la pompe se sont envolés. Cette semaine, un litre de gazole coûte en moyenne 1,9596 euro et flirte ainsi avec son niveau record atteint en février dernier (1,96 euro). Du côté de l’essence, le SP-95 revient, en moyenne, à 1,97 euro tandis que le SP-98 a dépassé la barre symbolique des 2 euros en atteignant 2,02 euros. Il n’a jamais été aussi cher depuis le début de l’année 2023. 

Comment expliquer cette envolée ? La flambée des prix à la pompe tient directement à celle des cours du pétrole sur les marchés en réponse à la réduction volontaire de l’offre du côté de Ryad et de Moscou. Lundi, le baril de Brent de la mer du Nord a ainsi frôlé la barre des 95 dollars, en culminant à 94,95 au cours de la journée. 

Pour préserver le pouvoir d’achat des consommateurs français, sans subventionner les énergies fossiles, le gouvernement a dévoilé, le week-end dernier, une proposition choc : permettre « à titre exceptionnel » aux distributeurs et aux pompistes indépendants de vendre du carburant à perte, ce qui est contraire au code du commerce. Grâce à cette mesure, dont l’entrée en vigueur est prévue en décembre, l’exécutif tablait sur une baisse potentielle d’environ 50 centimes sur un litre d’essence...

Mais c’était sans compter le refus des distributeurs. Mercredi, les patrons de Carrefour, Intermarché et E.Leclerc ont annoncé qu'ils ne se saisiraient pas de cette mesure, suivant le pas de TotalEnergies. La veille, son PDG, Patrick Pouyanné, interviewé au micro de Quotidien, avait lancé avec son habituel franc-parler :  « Vous vendez souvent à perte, vous, des produits ? […] Un peu de bon sens, voilà, merci. »

La grande distribution devrait donc s’en tenir à des opérations à prix coûtant tandis que TotalEnergies a assuré qu’il maintiendrait un plafond à 1,99 euro le litre dans ses stations-services et ce, « au-delà du 31 décembre », tant que les prix resteront élevés. Malgré ce camouflet, le gouvernement n’entend pas faire marche arrière et un projet de loi devrait être présenté mercredi prochain en Conseil des ministres.

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